Saturday, November 13, 2010









Longtemps, sous ses doigts, le piano répandait ses sons larges qui emplissaient la pièce obscure. Pour un peu de temps, elle oubliait son chagrin, son effroi du lendemain, tout comme lui, pouvait oublier un instant dans son émoi d'artiste, dans l'inspiration brûlante de son cerveau vibrant, l'inconsolable douleur de la vie. Elle s'était assise dans la salle, devant les fauteuils vides à jamais des formes familières qui s'y étaient posées auparavant. Elle étouffait ses sanglots, en songeant que tout ce passé ne reviendrait pas, et qu'elle devait marcher vers l'avenir. Le jour, elle parcourait cette même pièce déjà froide, déserte pour tout autre, mais elle sentait autour d'elle comme la caresse de son âme.

No comments: